• Ce blog est réalisé dans le cadre de notre formation d'éducateur spécialisé que nous suivons à Evreux.

     

    Par ce blog, nous souhaitons mettre en avant un élément important de notre futur métier : les émotions. Les émotions font partie intégrante de l'Etre humain. 




    La racine étymologique du mot « émotion » est « MOTERE », du verbe latin « bouger », avec le suffixe « E » qui signifie « de », suggérant que dans chaque émotion il y ait une action → l’émotion est un mouvement.

     

     

     « Les mots manquent aux émotions. » de Victor Hugo 

     

     

     

     Les émotions sont des réactions qui engagent à la fois le corps et l'esprit. C’est un état affectif multidimensionnel qui s’accompagne de manifestations physiologiques, cognitives, expressives et subjectives.

     

    Les émotions sont et resteront un sujet sensible, voire tabou, pour la majorité des gens.  Tantôt reniées, tantôt contrôlées ou impulsives les émotions sont nos plus fidèles amies. Chaque jour qui passe nous ressentons quelque chose, de la tristesse à la joie, de la colère à la peur. Elles sont présentes et guident nos comportements et nos actions ...   


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  •  Un exemple de comportement, de comment penser positif ? Mais le "penser positif" nous comble-t-il vraiment ?

    Bon visionnage à vous !

     

     


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  •      L'Etre humain exprime quotidiennement un grand nombre d'émotions. Les émotions sont perceptibles pour autrui à la fois par la parole mais aussi par l'expression du visage, la gestuelle et la posture. Il en existe une très grande variété avec leurs nuances, leurs combinaisons et leurs variantes.

     

    Les émotions fondamentales d'après Paul EKMAN


         Paul EKMAN (1934- ) est professeur de psychologie au Département de psychiatrie de l'université de Californie. Il est un des pionniers à s'être intéressé aux mécanismes par lesquels se traduisent les émotions. Ses recherches ont débuté il y a une quarantaine d'années. Tous ses travaux sont de renommée mondiale et il a reçu à plusieurs reprises la récompense Research Scientist Award du Naitional Insitute of Mental (en 1971, 1976, 1981, 1987, 1991, 1997). Il fut également le responsable de la Nouvelle edition de l'ouvrage de Darwin L'Epression des émotions chez les hommes et les animaux.

     Ses ouvrages majeurs: - Emotions dans le visage humain (1983), études dans l'émotion et les interactions sociales.

                                     - La reconnaissance des visages et des sentiments pour améliorer la communication et la vie émtionnelle (deux éditions: 2003, 2007).

                                     - La voie des émotions (2008)

     

    Les émotions fondamentales d'après Paul EKMAN

     

        

         Paul EKMAN définit l'émotion comme "l'état de conscience, agréable ou pénible, concomitant à des modifications organiques brusques d'origine interne ou externe."                                    Une partie de ses recherches portent sur les émotions fondamentales. Il a montré que les expressions faciales correspondent à quatre émotions universellement connues : la peur, la colère, la tristesse et le plaisir. A ces quatres émotions essentielles, il a rajouté la surprise, le dégoût, la honte et le mépris. Les autres émotions en sont des nuances. Par exemple, l'indignation - l'exaspération - le tracas sont des teintes de la "colère" ; le bonheur - la joie - le soulagement - l'euphorie des teintes du "plaisir". Les émotions de base ont en commun un déclenchement rapide, une courte durée, une survenue spontanée, une évolution automatique et des réponses cohérentes. Elles se distinguent des autres émotions (comme l'amour) et des humeurs (comme l'appréhension).

         Les émotions font partie de l'être humain et il ne peut s'en défaire. La traduction en sentiment d'un évènement s'effectue de pleins de façons différentes et va de pair avec le caractère et l'histoire de l'individu.

     


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    Dans cet article Damien Boquet explique ce que sont les émotions. Il s’est appuyé sur d’autres travaux afin de montrer l’évolution du terme des « émotions » au travers les siècles. Sa recherche s’est notamment focalisée sur le Moyen-Âge, où les émotions étaient confondues avec les vertus.
    Nous n’avons sélectionné qu’une partie des recherches de M. Boquet pour notre article, si vous voulez de plus amples informations, vous pouvez vous diriger vers le lien internet cité plus bas.

     

    Faire l’histoire des émotions à l’âge des passions


      Faire l’histoire des émotions à l’âge des passions 

     

                                                                   Damien Boquet

     

    (Université d’Aix-Marseille I / Institut universitaire de France)

     

    http://emma.hypotheses.org/1106

     

    NB : ce texte est une version légèrement remaniée de l’exposé présenté lors de la séance introductive du Séminaire de recherche sur les îles britanniques (Université d’Aix-Marseille I / LERMA) : « Les émotions : performativité, pratiques, mises en scène » (Aix-en-Provence, 18 octobre 2010). Les références des études citées  sont sur la bibliographie déposée sur le site du séminaire 

     

    "L’histoire des émotions est en vogue. Il y a 10 ans, elle n’existait pas. 

     

    Après la guerre, c’est surtout l’histoire matérielle ou économique, fondée sur la série et des approches structurales qui s’est développée. Plus tard, l’histoire des mentalités, puis des représentations, a certes intégré les phénomènes affectifs – les sensibilités – mais là aussi en les soumettant en quelque sorte à des modèles culturels, des structures collectives, sans questionner véritablement l’historicité des affects eux-mêmes. Mais là n’est pas l’essentiel, car même si elles n’étaient pas centrales, les émotions ont eu leur place dans l’historiographie culturelle récente.

     

    En effet, depuis les années 1960, les émotions ne peuvent plus être considérées comme une sorte de bruit irrationnel et réactif qui perturbe la musique de la rationalité, laquelle serait de surcroît le lieu idéal de l’identité singulière (ou personnelle). La philosophie de l’esprit, la psychologie sociale ou encore la psychologie cognitive ont mis en lumière le rôle des émotions dans le traitement de l’information, l’appréhension des situations de vie, la communication interpersonnelle. On pourrait dire d’une certaine façon que tout se passe comme si les émotions étaient des sentinelles de la rationalité ; elles nous renseignent sous la forme de routines acquises sur ce qui est conforme à nos valeurs et aux attendus, aux normes sociales. Les émotions joueraient un rôle de réflexe cognitif. Dans le même temps, elles évaluent les situations, les expériences : par exemple en nous faisant ressentir notre degré d’accord avec la situation vécue, quitte à nous conduire à des révisions de nos croyances ou jugements. En ce sens, les émotions auraient une fonction particulière d’aide à la décision et poussent à l’action.

     

    Le mot n’apparaît que dans la première moitié du XVIe siècle. Surtout, Thomas Dixon montre que la catégorie actuelle d’émotion est le résultat d’un processus de sécularisation de la psychologie, extraite progressivement de la théologie et de la philosophie. La conception donc d’une émotion moralement désengagée, corporelle, non-cognitive et involontaire est récente, date du XIXe siècle.

     

    Pour Dixon, il y a un « mythe du ‘mythe des passions’ » car précisément les catégories de l’affectivité antérieures à l’émotion moderne pouvaient renvoyer à des « émotions cognitives ». Dixon prend comme exemple le Moyen Âge notamment. Que ce soit dans la tradition stoïcienne ou bien chrétienne, les affects peuvent s’opposer au raisonnable, mais leur dimension cognitive est loin d’être niée, a fortiori leur implication morale. A partir de là, Dixon croit percevoir pour le Moyen Age une distinction entre les « passions » (passiones), qui auraient un sens plutôt négatif, passif, non-cognitif (elles seraient donc les lointains ancêtres de l’émotion), et les « affects » (affectus, affectiones) qui qualifient les mouvements de l’âme, volontaires et valorisés comme moteurs de la spiritualité.
    En outre Dixon a raison de souligner que les affects et les passions pré-contemporains sont fortement déterminés par leur valeur morale, à tel point qu’au haut Moyen Age la question des affectus se confond avec l’enseignement sur les vices et les vertus. Dixon dénonce ce caractère « over inclusive » de l’émotion contemporaine et on sent bien qu’il voit d’un bon œil ce qu’il appelle la « réinvention » du caractère moral et cognitif des émotions.

     

    Plus largement, toute la théorie médiévale des émotions repose sur leur finalité morale : les émotions (ou passions) sont bien moins qualifiées par elles-mêmes (la colère comme nuisible, la joie comme bénéfique) que selon la valeur morale de la finalité qu’elles visent (il y a des bonnes et des mauvaises colères, hontes, etc.). Que les émotions soient perçues comme des évaluations morales et des tendances à l’action est encore plus évident dans les sources narratives. Les émotions ont toute leur place dans la communication publique : en politique, dans les relations de pouvoir, dans les cours de justice, parce qu’elles informent les protagonistes, parce qu’elles signifient des orientations ou des états, etc.

     

    Cependant toute une série d’études récentes, de Dixon, de Reddy et d’autres, ont bien montré que ni le rationalisme philosophique du XVIIe siècle, ni les Lumières n’ont conduit à une négation de la valeur morale des émotions, au contraire. Au mieux, le hiatus se serait constitué dans la seconde moitié du XIXe siècle. D’ailleurs, chez les historiens, il apparaît que le temps de la restriction émotionnelle est en général dans la période qui suit : la Renaissance pour les médiévistes ; le XVIIe siècle pour les « XVIèmistes » , etc."

     


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    « L’amour n’est pas du corps seulement puisqu’il vise quelqu’un, et il n’est pas de l’esprit seulement puisqu’il le vise dans son corps. » Maurice Merleau-Ponty, Essais philosophiques, « Lecture de Montaigne »

     

     

     

    Cet article s’est inspiré des travaux de Jean Verdon, lui-même retraçant les émotions au Moyen-Âge au travers des écrits, notamment clérical et fait par des hommes. Ces recherches excluent donc l’Orient et le point de vue des femmes occidentales.

     

    Lorsque l’on parle d’amour aujourd’hui, on pense plutôt dans cet ordre : sentiment, sexualité (peut-être mariage), plaisir et éventuellement procréation. Tandis qu’au Moyen-Âge, on pense mariage, sexualité, procréation, le sentiment peut venir, mais le plaisir lié au corps, est interdit par l’Eglise.

     

                Durant cette époque, ce schéma était d’autant plus important que le mariage, notamment chez les aristocrates, est un moyen de préserver ou d’acquérir du patrimoine et surtout, pouvoir le transmettre. 

     

    De plus, Jean Verdon nous explique que l’on distinguait, durant cette longue période de mille ans, l'amor (passion violente, charnelle et dangereuse pour l'Eglise) et la caritas (amour chrétien, fraternel). Au cours du Haut Moyen Âge, les textes n'utilisent pas le mot amor dans un sens positif. L'affection est exprimée par d'autres mots. C'est le discours clérical qui fixait la norme en reléguant les sentiments après le mariage et excluait le plaisir sexuel (tandis qu'aujourd'hui, les sentiments et la sexualité se forment en dehors de toute obligation de mariage ou de procréation). Pourtant, les sentiments et le plaisir existaient comme le prouvent les lettres de rémission ou la correspondance célèbre (et toujours discutée) entre le maître de philosophie Abélard et son élève Héloïse.

     

    Cependant, les rapports de force n'ont pas toujours été favorables à l'Eglise. Au haut Moyen Âge, les rois mérovingiens ont pu pratiquer une polygamie (encadrée) dans le souci d'établir des alliances et pas seulement pour satisfaire leur libido. Paradoxalement, malgré d'évidentes positions misogynes, l'Eglise a pu protéger les femmes en s'opposant de plus en plus fermement aux répudiations, aux violences ou à la polygamie. La publicité des bans de mariage et la dénonciation des mariages clandestins ont ainsi permis de lutter contre la répudiation.

    L'amour courtois (le fin'amor dans les textes), réservé à l'aristocratie, est en fait une construction orale et littéraire des troubadours (poètes lyriques de langue d'oc) qui osent traiter pour la première fois des sentiments amoureux. Néanmoins, le fin'amor est assez éloigné de la réalité aristocratique. Affaire des femmes dans les écrits, l'amour est dans la vie plutôt l'apanage des hommes et des stratégies matrimoniales. L'amour courtois ne vise jamais le « fait », c'est-à-dire les relations sexuelles. C'est un rapport sublimé entre deux êtres (ou dit autrement un « amour spirituel ») qui recherche le désir sans jamais l'assouvir. Cet amour est le plus souvent adultère et donc réprouvé par l'Eglise.


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